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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 17:53

Voici venu le temps des champignons, et des fondations...
Ne me sentant pas capable de gérer seul la mise en oeuvre des fondations de la maison, j'ai décidé de faire appel à la SCOP Tierrhabitat, basée en Loire-Atlantique, qui propose une formule géniale qui est d'accompagner et de former les auto-constructeurs de maisons écologiques dans les différentes étapes de construction. Leurs domaines de compétences sont multiples ( mise en oeuvre du bois, de la paille, des briques de terre crue, sols en terre cuite, construction en mono-mur, enduits chaux etc…).

Ils sont aussi des spécialistes des fondations et vont donc me guider tout au long de la conception de celles-ci. C’est une superbe rencontre pour moi et l’assurance de fondations bien faites.

Avant de commencer à creuser les fouilles, nous avons 2 journées de préparation, Christian Hamani de la Scop et moi. On en a fait une première le jeudi 22 octobre au cours de laquelle on a déterminé la technique de fondation que l’on va mettre en œuvre. On a aussi fait le tour des matériaux que l’on va utiliser pour que je puisse lancer les commandes. Ce fut une journée intense et riche qui souleva bon nombre de questions et trouva autant de réponses, ou presque... A la fin de cette première étape, j’avais le cerveau en ébullition, mais quelle bonne tisane !!

Ce lundi 26 octobre, j'ai fait livrer 14 tonnes de sable et 28 tonnes de gravier sur le terrain, de quoi s'occuper un peu...

 

Les choses sérieuses ont enfin commencé. En effet, mercredi 4 novembre, l'implantation de la maison a été faite. Cela consiste, à partir de plans que j'ai réalisé avec le logiciel "google sketchup" ( soft gratuit très puissant, il faut 2 ou 3 heures de manips pour l'avoir un minimum en mains et on peut réaliser les plans de base indispensables, à conseiller à tous ceux qui veulent se passer d'un architecte pour déposer un permis de construire), à disposer des "fers à béton" sur le terrain aux différents angles de la maison.

Voici comment procéder : acheter des fers à béton diamètre 8 de 1 mètre de long, disposer de 2 doubles-décamètres , avoir un marteau et être 2.

 Sur les plans élaborés avec sketchup, sont indiqués les cotes du bâtiment ainsi que les côtes des diagonales. Prenons une maison carrée de 8 mètres de côté, on sait que la diagonale vaut 11,31m ( Pythagore est avec moi, enfin, surtout sketchup...) ensuite, on plante les 2 premiers piquets de référence qui matérialisent une façade ( nous on a pris le mur nord) espacés de 8 mètres, et après on accroche chaque mètre à 1 piquet et on les fait se croiser à 8 mètres pour l'un et 11,31 pour l'autre et on plante sur ce point le troisième piquet, on a alors 2 cotés de la maison parfaitement perpendiculaires. Et puis on renouvelle l'opération pour mettre le dernier piquet, c'est clair non??

Pour la maison on avait à peu près une vingtaine de piquets à planter, voici ce que ça peut donner en photos : Photos-007-copie-1.jpg

 

Voici les photos de la journée du 10 novembre. Le terrassier était sur le terrain de bonne heure et à commencé à décaper la plate-forme de travail que j'avais délimitée avec une bombe de peinture orange.

Photos-0011.jpg

  Après avoir enlevé les 30 centimètres de terre végétale, il a fallu creuser dans du schiste bien dur, une chose est sûre, la maison ne risque pas de s'enfoncer...

La différence de niveau entre le point haut et le point bas de la plate-forme était de 85 cm! Autant dire qu'il y a une sacrée marche à l'angle nord-ouest, gare à la chute.

Le terrassier a utilisé un laser rotatif de chantier pour mettre la plate-forme de niveau (trop pratique ce truc, je me demande si je ne vais pas investir pour monter l'ossature bois, seul hic, ça coûte environ 1000€!) 

 

Photos-0061.jpg

  Ensuite, on a pu retracer à la bombe sur la terre, Christian et moi, les axes des murs de la maison, à l'aide des chaises que j'avais installées au préalable. Il a fallu retendre les cordeaux, et à l'aide d'un plomb de tapissier, on a "piqué" au sol des points correspondant aux nus extérieurs des murs

Le terrassier à pu ensuite creuser les fouilles et les différents plots puis il a aussi mis du gravier un peu partout au fond des tranchées, ce qui va servir, une fois étalé de niveau avec précision, à constituer le fond de propreté (environ 7/8 cm de hauteur)

 

Dis monsieur, c'est quoi une chaise?? En effet, j'ai cité plusieurs fois ce mot sans expliquer ce que c'était exactement. En voici donc une en gros plan : ce sont donc 2 piquets et une planche avec le bord du dessus proprement scié, le tout vissé ou pointé ensemble et le tour est joué. On peut apercevoir une pointe sur le dessus de la planche qui a été positionnée précisément pour y tendre un cordeau, accroché à une autre chaise, qui matérialise ainsi un mur extérieur de la maison. On se sert de ces chaises plusieurs fois au cours des fondations, il faut les ménager et veiller à ne plus y toucher quand elles sont en place.Photos-0021.jpg

 

Photos-0031.jpg

 Après avoir étalé du gravier à béton sur 7 à 8 cm au fond des fouilles (qui constitue le fond de propreté), avec l'aide d'un râteau et d'un laser rotatif (mieux vaut être 2 : un qui tient le râteau et l'autre qui contrôle le laser), j'ai mis en place des semelles métalliques commercialement appelées "S35".

Disponibles en longueur de 6 mètres, les S35 sont disposées sur le gravier avec un recouvrement de 40 cm les unes sur les autres.

Ci dessous, on peut voir les détails de liaisons des s35 entre elles dans un angle. Il faut en effet impérativement relier toutes ces ferrailles avec du fil de fer ( type plastifié vert ), pour avoir une continuité parfaite de l'armature sur tout le périmètre de la maison. De plus, on peut voir que dans les angles, on renforce ceux-ci avec des fers à béton d'angles (tronçonner des longueurs d'1,2 mètre et les plier à la main).

Photos-0091-copie-1.jpg

 
Voici un autre gros plan qui permet de bien voir les fils de fer plastifiés et les équerres en fils tors.

Photos-0111.jpg

La dernière étape avant de couler la semelle en béton est de réhausser l'armature métallique des fondations par rapport au fond de propreté. J'ai pour ma part utilisé des cailloux du chemin d'accès d'environ 5 cm d'épaisseur que j'ai glissés sous les ferrailles à environ tous les mètres d'espacement, ceci afin que les semelles s35 soient bien enrobées de toute part par le béton de ciment ( il ne faut pas qu'elles affleurent à un des côtés du béton ).

Les photos suivantes nous permettent de voir Christian en pleine action, tel un paludier dans son oeillet, en train de niveler au râteau et à l'aide du laser, la semelle en béton qui vient d'être livrée par une toupie. Cette étape se fait très facilement, la toupie y étant pour beaucoup bien sûr. De plus, le béton étant bien liquide, il est quasiment auto-nivelant, il est cependant indispensable de vérifier tout le périmètre au laser pour avoir une assise de départ la plus plane et la plus de niveau possible.Photos-0131.jpgPhotos-0141.jpg

  2 jours après le coulage de la semelle, les blocs de maçonnerie pour le soubassement ont été livrés. J'ai choisi d'utiliser des blocs "d'Argi 16" de chez Terreal. Ce sont des blocs à base de billes d'argile liées à la chaux et au ciment, très adaptés aux milieux humides (ce qui est bien le cas pour notre terrain, un vrai marécage! ), avec de bonnes performances thermiques, avec un bilan écologique satisfaisant et des dimensions qui nous permettent de ne maçonner que 3 rangs. En effet, nous utiliserons des blocs de 20*33*60 ! Ca c'est du bloc!

Avant de poser le premier bloc, il faut d'abord tracer sur la semelle le nu extérieur de tous les murs à maçonner, on tend donc de nouveau les cordeaux entre les chaises et on "pique au plomb" de tapissier ( ben oui, c'est louche mais c'est comme ça ) les points de réferences correspondant à tous les changements de direction de la maison.

Alors, le piquage au plomb, comment ça marche? Vous prenez 2 personnes ne souffrant pas de tremblements, vous choisissez un jour sans vent, et ça donne ça :

 

Photos-0161.jpgOn voit Christian qui tient le plomb et qui le fait affleurer aux 2 cordeaux qui ne sont pas au même niveau, et puis on voit Jean-Louis qui stabilise le plomb et qui marque au crayon sur la semelle le point qui correspond à l'angle nord-ouest de la maison. J'en profite d'ailleurs, en quelques mots, pour remercier Jean-Louis, mon beau-père, qui est venu me filer un gros coup de main pendant 8 jours et grâce à qui on a pu bien avancer sur le mur de soubassement.

 

Après avoir "piqué" tous les angles de la maison, il faut les relier à l'aide d'un cordex et de sa poudre bleue. Avant de "battre" au cordex, nous avons choisi de "décaler" la maison de 5 cm sur l'axe nord/sud, et de 10 cm sur l'axe est/ouest. Mais pourquoi me direz-vous? En fait, il s'agit de monter l'axe de la maçonnerie le plus au centre de la semelle, et en ce qui nous concerne, il fallait faire ces décalages pour être bien axé.

Cela n'a posé aucun souci, c'est seulement un peu de temps. Nous n'avons pas oublié de vérifier en même temps toutes les diagonales à l'aide des doubles-décamètres.

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J'avais disposé au prélable les blocs autour du périmètre de construction afin de gagner un peu de temps, j'ai aussi gagné, les 2 jours d'après, un bon mal de dos qui m'a bien calmé!





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Une fois tout ceci fait, il était l'heure de procéder à la pose du premier bloc d'argi 16, nous avons donc allumé la bétonnière afin de préparer du mortier au ciment. J'aurais préféré utiliser de la chaux mais en cette saison, c'est quasiment impossible, la chaux ne se travaillant pas en dessous de 5°C.

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Photos 0071

 

 

 

 

 








Hier, samedi 12 décembre, superbement ensoleillé, c'était un peu la fête sur le chantier. Nous étions tous les 3 sur place et on a fini la maçonnerie. Robin a manié la truelle avec une certaine dextérité et il aurait bien voulu que l'on monte un quatrième rang! En fait, il ne restait plus qu'à boucher le passage qui nous permettait de rouler les brouettes de mortier sur la plateforme du chantier. J'avais décidé d'attendre le dernier moment pour le faire pour pouvoir circuler sans  Photos 0111-copie-1obstacle le plus longtemps possible.
Photos 0031-copie-1
Quant à Marjorie, elle s'est chargée de "fil de ferrer" le chainage métallique horizontal disposé dans les blocs de chaînage maçonnés du troisième rang, sur le même principe que le chainage en S35 de la semelle

Mais................revenons en arrière pour voir en détails la construction complète de ce mur de soubassement.

C'est donc le 16 novembre 2009 que j'ai posé la première pierre de la maison. Ce jour là, nous étions 3 à travailler et nous avons commencé par chercher, à l'aide du laser, le point le plus haut de la semelle pour y sceller le premier bloc avec une couche de mortier peu épaisse, puis avons réglé la pige du laser en fonction de ce bloc de référence. Ensuite, nous avons scellé tous les "blocs-poteaux" : ce sont des blocs avec un carré creux de 10*10 cm qui reçoivent un chaînage vertical ( des fils tors de diamètre 8 ) et qui sont placés aux points stratégiques de descente de charges, ainsi qu'à tous les changements de direction.
Une fois tous ces poteaux placés, il s'agit de "tirer les lignes", c'est à dire maçonner des blocs standards entre les blocs-poteaux.
Le terrain étant très humide, nous allons réaliser un drainage sous la maison, il nous a donc fallu ménager des réservations dans le premier rang en prévision du drainage sous le hérisson de gravier ( en milieu non humide, un drainage périphérique suffit ).
Pour la mise en place du chaînage vertical des blocs-poteaux, il suffit, une fois que les blocs du premier rang sont scellés, de percer 2 trous dans la semelle, au milieu du carré de 10*10, au foret de 10, et d'y mettre 2 fils tors de 8 coupé à longueur ( la hauteur des 3 rangs pour ce qui nous concerne ).
Pour le deuxième rang, c'est la même procédure : mise en place des blocs-poteaux sur ceux du premier rang et en quinconce, puis tirage des lignes.
Photos-0041.jpgOn peut voir sur la photo le deuxième rang en cours de montage. Pour les observateurs, vous aurez remarqué que la tente à changé de place. En effet, il y a quelques jours, on a eu des vents assez violents et on a retrouvé le cabanon accroché dans la haie qui borde le terrain côté est. C'était donc l'occasion de la déplacer pour la rapprocher du chantier.
C'est très appréciable de voir la maison sortir de terre, on peut commencer à bien se projeter dedans.
Photos-0102-copie-1.jpgJean-Louis, le maçon marin-pêcheur des Dombes, pose un bloc-poteau du 2ème rang. On peut voir le carré de 10*10 du bloc ainsi que le chainage vertical en fil tors. Il contrôle ensuite le niveau du bloc et puis son alignement avec les autres blocs à l'aide d'une grande règle en alu.
On voit sur ces 3 photos la panoplie indispensable de tout bon maçon qui se respecte : une brouette de mortier, une truelle, un maillet en caoutchouc, un niveau à bulle, une grande règle et, suivant le temps, un bon ciré jaune ( la couleur est au choix ) des bottes et des gants.
Photos 0103Certain apprécieront aussi sûrement d'utiliser un fil à plomb pour compléter la gamme.
On a dû jongler avec une semaine très pluvieuse et des conditions vraiment humides. J'ai donc investi dans une pompe vide-cave ( les pompes de surface sont à proscrire ) et des balais de chantier et nous commencions toujours nos journées par évacuer l'eau qui pouvait nous gêner, soit sur la semelle, soit dans les trous des différents plots.

Photos 0101Malgré cela, on s'est bien éclaté et nous avons pris un certain plaisir à monter ce mur de soubassement, ce qui, ma foi, m'a un peu surpris quand même. Je ne pensais pas me faire autant plaisir dans cette étape du chantier, mais c'est vrai que quand c'est pour soi, ça change tout.



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Il nous a fallu gérer, dans le 2ème rang, les réservations pour le passage des réseaux ( eau, électricité, évacuation des eaux usées etc...). Nous avons utilisé, pour tronçonner les blocs, une grosse meuleuse avec un disque diamant. Je suis aussi allé acheter des gaines de couleur correspondant aux différents réseaux, j'ai coupé des morceaux de 1 mètre et je les ai mis en place.
Photos-0101-copie-1.jpg
J'avais consulté auparavant l'électricien/plombier et nous avions convenu ensemble de toutes les réservations et gaines à mettre en place. Sur la photo on voit de la gaine rouge de 90 pour l'électricité, de la gaine verte de 50 pour les télécoms et de la gaine bleue de 63 pour l'eau. Ci-après, on voit une réservation dans le mur de refend intérieur de la maison. Là, pas besoin de mettre de gaines, un trou suffit.Photos-0041-copie-1.jpg
Puis est arrivé le montage du troisième et dernier rang. Ces blocs font 20*30*50 et s'appellent des blocs-linteaux. Sur le même principe que les 2 rangs du dessous, on a mis en place les blocs référents et tiré les lignes ensuite. Pour ce dernier rang, j'avais loué le laser afin d'être le plus nickel possible pour m'éviter de couler une arase de ciment de finition ( c'est une belle économie de temps et d'argent ) . Luis, vidéaste professionnel et maçon amateur, voire semi-pro, est venu me filer un coup de main.
Photos-0061-copie-1.jpgCe jour là, c'était du beau temps. Ces blocs sont un peu moins lourds mais moins évidents à poser puisque la surface du dessous n'est pas alvéolée. Il s'agit donc de mettre à peu près la bonne dose de mortier dès le départ pour ne pas être trop embêté ensuite. On avait, avant de commencer le dernier rang, trouvé à l'aide du laser l'endroit le plus haut du 2ème rang, et c'est là qu'on a scellé le premier bloc linteaux qui est devenu le bloc référent du rang sur lequel nous avons réglé le laser.

Photos 0071-copie-1Luis fait son contrôle avec la pige équipée de l'émetteur,
et on distingue sur le petit cadran un petit trait horizontal qui nous indique que c'est complétement nif de chez nif! Quel talent!



Petits détails supplémentaires sur la photo suivante : le chaînage métallique horizontal est réalisé avec des barres de 6 mètres de 2 fils de 10 reliées avec des épingles. Tout est attaché avec du fil de fer et des équerres en fil de 8 renforcent l'ensemble à tous les changements de direction.
Photos 0121J'ai dû faire des découpes dans tous les linteaux d'angles avec la meuleuse. On voit aussi sur cette photo 1 gaine verte et une bleue, qui sont destinées à être reliées à la cuve de récupération d'eau de pluie.
On voit également des coffrages en bois OSB. Mais qu'est-ce-que c'est donc??? Parlons en un peu. Il y a de ces coffrages un peu partout, ils sont destinés à être remplis de béton pour former des plots sur lesquels reposeront le chainage intérieur en bois, afin d'obtenir la largeur nécessaire pour monter les murs en bottes de paille, mais on verra ça en temps et en heure pour que ça soit plus clair.
J'ai donc fabriqué tous ces coffrages en OSB, vissés à la vis à placo et fixés au mur ou sur les plots avec des équerres métalliques et des gougeons à frapper.Photos-0081-copie-1.jpg

Au premier plan il y a les coffrages qui soutiendront les poteaux de la grande avancée de toit de la façade sud, et puis on voit aussi les multiples coffrages à l'intérieur de la maison. Tout ça devait être rempli de béton hier, mercredi 16 décembre, avec la venue d'une toupie mais l'opération a été annulée le matin pour cause de grand froid vu qu'il faisait -8° dans le secteur.  Cette journée est remise au 5 janvier prochain, si tout va bien...
D'ici là, je vais pouvoir avancer sur les quelques plots qu'il reste à coffrer et couler, au niveau de l'abri à voitures et de la terrasse couverte extérieure, s'il ne neige pas trop :-))chantiers-039.jpg

Voici quelques nouvelles en ce dimanche 3 janvier 2010 : Depuis 3 semaines, rien de bien nouveau sur le chantier, on a pris un peu de vacances et le temps est soit trop froid soit trop humide pour pouvoir bosser convenablement. De plus, j’ai bien peur que la journée du 5 janvier soit aussi annulée, comme celle du 16 décembre et pour les mêmes raisons.

J’en ai quand même profité pour faire quelques plantations, notamment une dizaine d’arbres fruitiers, et j’ai aussi débuté une petite extension à la serre de jardin ( à voir dans le chapitre "la serre de jardin" ).


Petit point sur la journée du 16 décembre, repoussée au 5 janvier qui a finalement eu lieu le 13 janvier : la toupie de ciment pour remplir le dernier rang ( appelé chaînage ) et les plots coffrés en OSB est arrivée à 16h15 au lieu de 14h. Les coffrages, après avoir passé 4 semaines à l'humidité, au gel et au dégel, ont, pour une bonne moitié, cédé sous la pression du ciment. On a fini, à cause du retard de la toupie, de couler ce qui était coulable à la lueur d'un halogène et sous la pluie...bref, j'en fais ma journée de m... de référence, il en faut bien une, et à mon avis, elle est à tel niveau de misère qu'elle gardera sa médaille d'or un certain temps, enfin j'espère...

Résultat des courses, il me reste la moitié des plots à remplir avec mes petites mains, encore un petit imprévu de plus qui représente 2 ou 3 jours de boulot supplémentaires où on va pouvoir me surnommer "bétonnière man".

Petit détail technique : une toupie avec un tapis a rarement les "ustensiles" pour remplir le chainage horizontal. Il est alors bien judicieux de fabriquer une petite goulotte en OSB sur mesure, sans laquelle je ne sais franchement pas comment on aurait fait...?

 

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Sinon le reste va pas mal, le redoux est appréciable, j'ai commencé aujourd'hui à badigeonner l'intérieur du mur de soubassement avec un produit imperméabilisant.

 

Photos 0021-copie-1On voit bien sur cette photo comment les coffrages ont cédés sous la pression du béton infligé par le flot puissant de la toupie. C'est en fait uniquement ce mode de remplissage "violent" qui a arraché les vis fragilisées par les aléas climatiques des dernières semaines. En effet, j'ai pratiqué jeudi une méthode de remplissage "douce", c'est à dire au seau en utilisant la bétonnière, et là, oh miracle, les coffrages n'ont pas bougé!...

 

Photos-0011-copie-1.jpg

Pour l'arase, pas de soucis, elle est belle et bien propre, ça va être du bonheur d'y fixer les premiers bastings.

 

Photos-0041-copie-2.jpgHumide, vous avez dit humide...comme c'est humide...Ici donc 2 plots décoffrés et 2 autres qui ne le sont pas, par contre ce sont 4 plots les pieds dans l'eau et 0 qui ne le sont pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin, jeudi 4 février, Christian est venu m'initier à l'art de l'enduit. Il s'agit de recouvrir tout le mur de soubassement, côté extérieur, d'un enduit de ciment de 5 à 10 mm d'épaisseur. Accompagné de Blandine, venue en renfort, ils ont eu la délicieuse surprise d'apprendre en arrivant qu'ils allaient devoir gâcher le mortier à la main! En effet, pas de bol, ce matin là l'électricité était coupée dans tout le secteur, ce que j'ai appris par le voisin en arrivant un peu plus tôt. J'ai donc confectionné rapidement un bac à gâcher avec un bout d'osb et 4 bouts de chevrons et roulez jeunesse.

Photos-1041.jpgPour confectionner l'enduit, il suffit de respecter le dosage marqué sur le sac.

Bien mouiller le mur avant de commencer.

Et c'est parti. Muni d'une taloche et d'une truelle, il faut se lancer. Les habitués projetteront l'enduit d'un habile coup de main sur le mur, en ce qui me concerne, j'ai commencé en mettant de l'enduit sur la taloche et, en partant du bas du mur, j'ai appliqué directement l'enduit à la taloche en appuyant celle-ci sur le mur et en la remontant doucement en oscillant légèrement de gauche à droite (ou l'inverse ;-))

Il faut essayer de ménager une petite rigole avec le bout de la truelle en bas de mur pour favoriser l'écoulement de l'eau.

Ensuite, il faut laisser "tirer" l'enduit quelques heures ( ou + ou moins selon la tp° ambiante ) avant de passer la taloche d'un beau geste circulaire afin de lisser l'enduit.

Voici ce que ça donne en photos:Photos-1101.jpg

 

Photos-1081.jpgENDUITS.JPG

C'est assez sympa à faire, et le résultat est immédiat.

Vendredi 19 février, le chantier avance doucement, au gré du temps qui reste encore bien frais et qui ne me permet d'avancer sur l'enduit qu 'aux heures les plus "chaudes" de l'après-midi.

Donc c'est tranquillou. Hier, ma mère, mon frère, Marjorie et Robin sont venus me prêter mains fortes, à grands coups de brosses à tapisserie, pour finir d'appliquer la peinture goudronnée à l'intérieur des murs. Les 25 m² qui restaient ont été pliés en 2 heures! Un grand merci à maman et Gaëtan.

 

Petite astuce pour réaliser des enduits sur des murs ayant les pieds dans l'eau : en arrivant de bon matin sur le chantier, mettre la pompe vide-cave en route et assécher les lieux au maximum, ensuite faire une bétonnière de mortier assez sec et déposer un solin de mortier en bas de mur. Ce solin va sécher doucement et permettra de continuer l'enduit sans être embêté par l'eau qui revient tous les jours autour de la maison.

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Ce petit truc me permet de continuer l'enduit sans plus avoir à me soucier de l'eau : un vrai soulagement...

 

Ci-dessous l'avancement de l'enduit côté sud :

 

Photos-0091-copie-3.jpgJ'ai également commencé la pose des drains qui évacueront les éventuelles remontées d'eau sous la maison.
Photos-0141-copie-1.jpgPour cela, j'ai prévu, selon la largeur de la maison, de positionner 3 drains. Ce sont des tuyaux perforés classiques de 10 cm emmaillotés dans une chaussette de géotextile.

Côté "haut" des drains, en ce qui me concerne c'est donc côté ouest  ou côté chemin d'accès, on ferme les bouts par des chutes de géotextile et du scotch, puis on pose les tuyaux sur un lit de gravier étalé avec une pente entre 1 et 2 % ( donc 1 à 2 cm par mètre). Puis côté bas, les tuyaux traversent le mur par des trous ménagés à cet effet pendant la maçonnerie. Il faudra plus tard faire creuser des tranchées en pente par le terrassier pour acheminer ces drains jusqu'à la mare en contrebas.

J'ai calé les drains avec quelques tas de gravier pour éviter qu'ils ne bougent.

 

Vendredi 12 mars, les enduits sont terminés depuis 8 jours mais avec le froid polaire, ils ne sont toujours pas secs en pied de mur ouest et nord. Par conséquent, impossible de continuer l'application de la peinture étanche. A propos, je ne lésine pas sur cette étape, 2 couches ont été appliquées à l'intérieur, 2 le seront à l'extérieur, à l'exception du côté ouest, par lequel dévalent à grands flots les eaux de ruissellement, ou on en mettra 3!

Les drains d'eau et de ventilation du hérisson sont en place et prêts à être englouti sous quelques 150 tonnes de cailloux.

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Cependant, pas le temps de s'ennuyer, j'ai pu finir de fixer la lisse basse sur tout le périmètre, et puis j'ai commencé la mise en place du réseau d'évacuation des eaux grises, en effet, pas de toilette à eau potable chez nous, donc pas d'eaux noires.

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Les "évacs", comme on les appelle, sont en tuyaux pvc de diamètre 100. Il est grandement recommandé, à chaque changement de direction ou embranchement, de mettre 2 coudes à 45° plutôt qu'1 à 90° : cela permet un écoulement beaucoup plus aisé et d'éviter la formation de bouchons dans les canalisations.

Pour cette étape, il faut être très précis, on travaille un peu dans "l'espace", le réseau est suspendu par des fils accrochés à des piquets, et il s'agit de ne pas se planter pour positionner les différents tuyaux verticaux au-dessus des différents appareils de la maison ( lave-linge, lave-vaisselle, évier etc...). Donc il faut avancer avec les plans de la maison sous les yeux et respecter la pente qui doit être de 2cm par mètre. Une fois que tous le réseau est en place, rien de tel que quelques petits essais d'écoulement avec un arrosoir pour une ultime vérification. Ensuite, c'est le moment de tout coller avec une colle spéciale pvc : attention de ne pas prendre une colle à prise trop rapide, ça peut être TRES pénible, croyez-en ma grande expérience!

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Sur la photo ci-dessous, au premier plan, on voit le tuyau d'arrivée d'air du poêle à bois. Nous avons choisi un modèle de la marque "Attika" qui propose une belle gamme de poêles de faibles puissances à haut rendement avec une prise d'air directe, bien préférable dans ce type de construction bien isolée et dotée d'une vmc double-flux.

Autant dire que pour positionner ce tuyau d'arrivée d'air il ne faut mieux pas se planter car il serait bien dommage de mettre le poêle au milieu d'une cloison ou dans un placard...-)Photos-009.jpg



Ce tuyau de diamètre 100 passe sous l'atelier et sort à l'extérieur côté nord. J'ai préféré mettre un bout de tuyau de diamètre 125 pour la traversée du mur, qui jouera alors le rôle de "manchon de dilatation", le pvc étant un matériau qui réagit pas mal aux écarts de température.

 

Photos-011-copie-2.jpgLe 18 mars, c'était la mise en place du hérisson de graviers. Le terrassier est arrivé avec son tracto-pelle qui dépotait du caillou de 20/80 à l'intérieur des fondations et ensuite une mini-pelle faisait l'essentiel du boulot pour étaler tout ça. La difficulté résidait dans le fait qu'il fallait remonter les tuyaux d'aération jaunes au dessus des drains, et puis veiller à ne pas bouger le réseau d'évac. Ce jour, il y avait des renforts : Manu, Antoine et Christian étaient de la partie, le temps était tiède et agréable et à 16h00 les terrassiers avaient terminé d'étaler les 160 tonnes de cailloux...

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Manu, que je remercie grandement pour son coup de main, s'est, je crois, découvert une passion pour les cailloux, qu'il a remué, bougé, raclé, jeté, ratissé, avec une rare vigueur. Son jean en a d'ailleurs fait les frais ce jour là ...;-)) à moins que ce ne fût une autre fois?

 

Le chantier continu, les électriciens/plombiers sont venus déployer leur réseau respectif sur les cailloux. En effet, je me suis délesté de cette étape de la construction, ce n'était pas tout à fait dans mes cordes. Pour la plomberie, les tuyaux sont en "multicouches", un matériau d'avenir selon l'artisan, moi j'veux bien le croire... Quant à l'électricité, tout le réseau va être en cables blindés avec des interrupteurs automatiques de champs au compteur : ces termes un peu techniques pour les non initiés devraient pourtant être systématiquement mis en oeuvre dans les maisons en bois pour se préserver des champs électriques, dont le bois est un excellent conducteur.

Photos 003-copie-1Après le hérisson de 20/80, il a fallu mettre en place l'isolation de la dalle. J'ai choisi de mettre du liège, excellent isolant imputrescible et naturel qui, ai-je besoin de le rappeler, nous sert depuis l'aube des temps à boucher avec brio nos bouteilles de vin!

Le liège est vendu en plaques de 50cm * 100cm, léger et souple, idéal à couper avec la déligneuse. Dans 1 premier temps, j'ai coupé des bandes de 21 cm de haut, à disposer verticalement ,

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  sur l'intérieur du mur de soubassement, au dessus des cailloux jusqu'à l'arase du mur. J'ai mis 2 couches croisées de 2cm et 4cm pour limiter au maximum les ponts thermiques. Antoine est venu me filer un coup de main pour démarrer cette étape, que nous avons fini ensuite avec Jean-Louis qui est à nouveau venu me prêter main forte pendant quelques jours.    

 

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  Ces bandes de liège verticales tiennent à l'aide de quelques "bousées", ou plots, c'est plus français, d'une pâte à base de goudron, mais n'importe quel mastic ou autre silicone feraient l'affaire, ou bien encore un mortier de chaux.

Ensuite, nous avons étalé, à la pelle/brouette et seau, du gravier 10/20 de fermeture , sur 1m30 de large et 3 cm de haut sur toute la périphérie, destiné à accueillir 1m20 de liège à l'horizontal.

  Photos-010.jpgLe dtu (document technique unifié) préconise une isolation prériphérique de 1m20 de large. On a ici un peu plus (1m22) , sur 6 cm d'épaisseur. Avec les performances thermiques de l'argi 16, associées à celle du liège, la dalle sera bien isolée.

Ce fut une étape agréable, où la déligneuse s'avéra quasiment indispensable, mais assez longue à cause des nombreuses coupes et passages des différentes gaines.

Samedi 27 mars, le voisin est venu avec son tracto-pelle, pour déposer à l'intérieur des murs les 10 tonnes de gravier 10/20 à étaler au milieu du liège et ainsi fermer le hérisson sur toute la surface.

Quelques jours plus tard, je suis venus à bout de cette montagne minérale un peu dans la douleur mais le résultat est bien chouette.

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  Les trous générés dans le liège à cause du passage des gaines ont été comblés avec du liège en vrac.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Nathan, Antoine et Christian étaient là de bonne heure en ce mardi 6 avril 2010 pour m'aider à couler la dalle de chaux et billes de shiste. La bille de schiste est un matériau respirant et isolant ( les billes flottent dans l'eau! ) . Ce mélange confère à la dalle d'excellentes propriétés mécaniques, isolantes et respirantes.

Par contre, c'est un mélange très pâteux qui rend son tirage à la règle de maçon assez "sportif", alors qu'il suffirait que des poignées soient soudées aux 2 extrémités des règles pour que tout soit beaucoup plus facile, avis aux bricoleux...

Ce jour là, les cieux étaient avec nous, la journée a été magnifique, ensoleillée et chaude, c'était idéal.Lucie-004.jpg

On voit sur la photo des chevrons en bois qui nous ont servit de guides pour poser les règles de maçon afin de tirer la dalle.


 

 

 

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  J'en avais disposé à tous les endroits nécessaires.

 

 

 

 

 

 

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  La toupie dépotait son béton de chaux/schiste , nous égalisions grosso-modo ce mélange avec des rateaux...

 

 

 

 

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  Et ensuite, par équipe de 2, chacun à un bout d'une règle de maçon, nous tirions la dalle d'un léger oscillement de droite à gauche, guidé sur les chevrons et les murs de soubassement, tout en tirant la règle.

 

 

 

 

 

 

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